ETHEL • Je suis Luke Skywalker et je viens pour vous sauver.

NOM, PRÉNOM: Dickson, Ethel Cleo. Une identité comme une autre en somme. Hormis peut-être le nom de famille, Ethel le tient de sa mère et non de son père qu'elle n'a jamais connu. Ses prénoms sont courts, simple à retenir et doux à l'oreille, rien à reprocher à sa mère qui les a choisis donc.
AGE, DATE DE NAISSANCE, LIEU:Née le 21 février 1983 dans l'Indiana, Ethel est aujourd'hui âgée de 26 ans,bientôt 27.
SITUATION SENTIMENTALE: Déplorable. La situation sentimentale d'Ethel est on ne peut plus déplorable. C'est le vide et ce n'est pas faute d'hommes, non. Incapacité à aimer, peut-être. Puisque veuve avant d'avoir été mariée.
ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES: Professeur des écoles, mais actuellement en congé sabbatique.

DIX ASTUCES À SAVOIR: • Ethel est devenue institutrice, ou professeur des écoles, parce qu'elle adore véritablement les enfants et inversement, ils l'adorent elle aussi. Avec eux, elle se sent bien. Plus soumise à la pression ou aux responsabilités des adultes. • Ethel a pour mauvaise habitude de corriger les autres lorsqu'ils s'expriment mal, font des fautes de prononciation, etcetera.. Ce qui, il faut bien l'avouer, est très agaçant. • Ethel tient très mal l'alcool. En soirée, un verre et elle est "pompette". C'est pour cela qu'elle ne boit principalement que du jus d'orange. Si elle pouvait vivre de pulpes et d'agrumes, cela lui conviendrait. • Ethel voue un culte à Madonna. La "vieille" Madonna, surtout. Celle qui chantait Like A Virgin et qui n'était pas botoxée de partout. • Depuis que son ex futur mari est mort, Ethel n'est jamais ressortie avec aucun homme. En fait, elle ne les côtoie plus, ni les hommes, ni les femmes d'ailleurs. Elle vit en solitaire. Son congé sabbatique est dû à cela. Elle prend de la distance avec son entourage et espère sortir de cette solitude dans laquelle elle s'est enfouie elle-même. Elle est venue au Canada justement pour renouer avec la civilisation et les humains. • Ethel n'a pas très bonne mémoire et comme son taux d'attention est très bas, elle écrit toujours sur des bouts de feuilles, des post-it ce qui lui passe par la tête. Toutefois, une fois ses idées, ses pensées écrites, elle ne se souvient plus de l'endroit où elle a laissé les penses-bêtes. • Ethel ne supporte plus la musique depuis peu. C'est obsessionnel dès qu'elle en entend, elle devient folle. Elle qui adorait ça... • Ethel est continuellement en train de faire un régime mais elle ne le tient jamais. Régime alimentaire parce qu'elle se nourrit de cochonnerie en tout genre par manque de temps. Elle essaye tant bien que mal de manger varié et équilibré mais elle n'y arrive pas. Et ce n'est pas faute de ne pas aimer la bonne cuisine, ayant du sang français dans les veines elle adoooore ça. Dommage qu'elle ne soit pas foutue de faire cuire un oeuf. • Ethel n'a jamais fumé de sa vie. Elle n'en voit pas l'utilité ou n'en a jamais eu l'occasion. • Ethel aurait aimé être un garçon. C'est une vrai casse-cou qui enfant était un vrai garçon manqué.

PHYSIQUE ET MENTAL: Ethel crie beaucoup, tout le temps, sur tout le monde. Elle crie mais elle n'est pas forcément en colère, déçue ou simplement énervée. Non, l'hystérie lui permet de cacher sa gêne, son mal-être. Ce n'est pas une arme mais plutôt un moyen de défense. Limite perfide, Ethel aime révéler les secrets et dire la vérité aussi, parce que c'est plus drôle. Ce n'est pas qu'elle est mauvaise, cependant elle déteste s'ennuyer ou les situations ennuyeuses. C'est une grande enfant qui a sans cesse besoin d'être distraite pour ne pas devenir désagréable. Lunatique et instable, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec Ethel. Elle est insaisissable. Très caractérielle, elle peut être adorable et attentive pour être une vraie garce la minute suivante. Ces proches ont appris que la meilleure solution avec elle, c'est de n'être ni trop sensible, ni trop cardiaque. Il ne faut pas craindre d'être surpris/terrifié/perdu/abandonné avec Ethel. Ethel, c'est comme un nouveau manège flambant neuf. On pense avoir tout vu, tout connu, et on finit sur le cul. Ethel est une sans-gêne qui n'a pas sa langue dans sa poche. Elle vous dira toujours ce qu'elle pense quitte à vous blesser. On la juge parfois d'insensible, d'imperturbable. Elle l'est, inévitablement, mais moins qu'il n'y paraît. Contrairement aux apparences, Ethel est une jeune femme émotive. Elle se laisse régir par ses émotions lors de moments de grandes fatigues ou simplement parce que l'envie l'en prend. Devant des films, en écoutant de la musique ou en lisant, elle versera toujours une petite larme. Ethel ne supporte pas les faibles. Ceux qui se plaignent sans se battre, ceux qui pleurnichent et ne savent pas se débrouiller seul. Ethel ne s'appuie jamais sur les autres, ne veut absolument pas dépendre d'eux. Malgré son attitude désinvolte et je-m'en-foutiste, Ethel est plutôt méfiante de nature et ne fait pas facilement confiance. Elle ne se confie pas, n'est pas honnête en ce qui l'a concerne et ne veut en aucun cas être lier pour une quelconque raison à une quelconque personne. Plus depuis que son mariage est tombé à l'eau. Et ce n'est pas juste une façon de parler.
Physiquement, Ethel a hérité de tous les gênes de sa mère, grande, blonde vénitienne, la peau claire parsemée ça-et-là de tâches de rousseurs taquines, des allures de française dû aux origines de sa génitrice, justement. Un corps élancé et sportif mais plein de grâce et de bonnes manières. En un sens, son apparence force déjà le respect. Il suffit de la connaître un peu et Ethel devient une figure qu'il ne vaut mieux pas contrarier.

Je l'aimais. Vraiment. Je le jure, je l'aimais. Malgré tout. Et j'étais prête à lui pardonner, à le rejoindre à l'autel. J'étais même prête à oublier. Je suis une positive. Je l'ai toujours été. Toutefois, mon fiancé et ma sœur ont quelque peu ébranler cette positivité. Les gens ne se rendent pas compte, ou font semblant de ne pas s'apercevoir, combien il est dure d'être positif. Eux, ça les réjouit. Hormis une minorité, les gens aime la positive attitude. C'est agréable les gens souriants. Ça ne fait pas d'histoire, c'est tranquille. J'étais prête à positiver, à dire – à clamer – que ce n'était qu'un obstacle de plus sur le chemin de la vie, sur notre chemin! J'allais leur pardonner. Je crois que j'en étais capable. De sourire malgré la douleur, de garder la tête haute, de passer à autre chose.

Et puis, ils sont morts.
Brusquement. Sans qu'on puisse l'empêcher.

Je ne crois pas que la vie est affaire de destin. Rien n'est écrit, chaque chose est dû, non pas au hasard, mais à un choix. La vie est une multitude de choix mis bout à bout. Et si vous m'aviez choisi moi plutôt que d'être égoïste, vous seriez peut-être encore en vie.

Toi, Lizzie, si différente de moi et pourtant si proche. Ma petite soeur que j'ai tant chérie. Ma petite sœur que j'ai tant protégée. Ma petite soeur que j'ai tant enviée. Celle que j'ai tant aimée. J'aurais fait n'importe quoi pour toi, tu le sais. On se disputait souvent, pour mieux s'aimer par la suite. Et puis toi, Dan. Moi qui allais devenir ta femme. Ta femme, bordel! Je t'aimais. Je t'aime encore! J'imagine. J'aurais tué pour toi, j'aurais donné ma vie pour toi. Et c'est la tienne qui s'est échappée. Peut-être que cela devait se passer comme ça. Lizzie, toi, morts tous les deux.

Depuis le début, vous étiez fait pour être ensemble. Je refusais de le voir, je m'obstinais. Je n'acceptais simplement pas cette réalité. J'avais trouvé l'amour, le vrai. Celui qui vous transporte, qui vous passionne. Celui qui fait que vous respirez. Tu étais la raison de ma venue au monde, Dan. Mais, je n'étais pas la tienne. C'était Lizzie, la tienne, n'est-ce pas? Je comprends mieux. Finalement, tu ne m'as jamais réellement aimé. Ou pas comme je t'aimais.

Et puis vous êtes morts. Deux jours après la Découverte.
Deux jours avant le mariage, mon mariage.

Je me souviens de tout, comme si c'était hier. À moins que ça se soit passé hier, vraisemblablement. Je ne saurais le dire. J'étais dans ma robe de mariée. Rien que d'y penser, j'ai encore le ventre qui se noue. Elle était jolie, c'est toi qui m'avait aidé à la choisir, Lizzie. Te souviens-tu seulement ? Tu disais qu'elle me saillait à merveille mais peut-être était-ce toi qui tu voyais quand tu me regardais essayer cette robe. Pas moi. Toi. Je venais te la montrer une dernière fois avant le grand moment, figure-toi. Je voulais ta bénédiction, je voulais que tu sois fière de moi. Je voulais juste que ma petite soeur me regarde rien qu'une fois avec des yeux admiratifs. C'est compréhensible, n'est-ce pas? Je suis bien tombé sur toi, dans ta chambre. Ta chambre de jeune fille, les murs peints en rose, les meubles blancs. Comme si tu étais la pureté incarnée. Mon œil, ouais. Et puis vous étiez là, tous les deux. Au lit. Toi tu dormais, Lizzie. Nue. Et Dan, toi, tu la regardais. Tu l'épiais, heureux et malheureux à la fois. Comme si elle était le fruit interdit, intouchable, inviolable. Et moi, je souriais, comme toujours. En me voyant débarquer, moi et ma foutue robe blanche, tu l'as réveillée. Tu ne voulais pas me faire face seule, hein Danny? Trouillard. Lizzie a bredouillé quelques paroles.

« Ce n'est pas ce que tu crois. »
« Que sais-tu de ce que je crois ? »
« Je sais que ce n'est pas ça. »

Je n'ai rien répondu. Que pouvais-je répondre ? Je ne sais même plus si j'étais en colère, ou même surprise. Alors, sans vous jeter un coup d'oeil, je vous ai tourné le dos et j'ai essayer d'oublier.

« Le marié ne doit pas voir la mariée dans sa robe avant la cérémonie. »

C'est la dernière chose que je vous ai dite puisque par la suite, je ne vous ai par revu. Vous rendez-vous compte que la dernière image que j'ai de mon fiancé et de ma soeur est celle-ci? Vous, au lit. Le lendemain, on retrouvait vos corps dans le lac Michigan, noyés. Je vous aimais mais je ne peux pas vous pardonner. Vous me manquez mais c'est peut-être mieux ainsi. C'est mal de penser ça, mais j'ai souffert alors j'ai le droit, je crois.